Le traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (TIRPAA) en partenariat avec le Diocèse de Kaolack a poursuivi tout dernièrement à Kaolack sa sensibilisation pour le changement de comportement en direction des producteurs agricoles actifs de la région. Cette rencontre qui mobilisait plusieurs dizaines de participants venus des différents départements avait pour objectif : d’inciter les producteurs à renouer avec les pratiques ancestrales en matière d’utilisation de semences paysannes et autres fertilisants propres à la nature. Et ceci dans le but de contribuer de manière élargie et diversifiée au programme national de restauration des terres et au besoin d’accroître les rendements à tous les niveaux de spéculation. Ainsi dans cette démarche, le TIRPAA s’inscrit sur une dynamique de combattre en relâche l’utilisation de semences à cachet occidental ou des variétés améliorées en laboratoire et d’autres sortes d’engrais organiques qui restent encore un défi pour la restauration de nos terres. Mieux,un frein pour une Agriculture soutenue par le développement du système agro-écologique. Pour ces acteurs la question à laquelle il faut aujourd’hui répondre est la suivante : Pourquoi dans nos pays on n’arrive pas à instaurer une pratique culturale basée sur l’utilisation de semences et produits fertilisants naturels ? Selon le professeur Pape Meissa Dieng de l’Université de St- Louis, ” ce manque de courage politique obéit à la volonté de nos dirigeants de soutenir les intérêts d’un certain nombre d’industries en activité dans les semences et les produits chimiques (engrais). Ces acteurs ne veulent guère de l’envol de l’agro-écologie bien qu’elle constitue à présent la seule remède pour garantir la percée d’une Agriculture durable”. Ainsi depuis plusieurs décennies, l’utilisation des produits industriels dans l’agriculture engendre des enjeux économiques incommensurables, fortement encadrés par l’Agro-industrie. Pour Papé Meissa Dieng ce fait est le peu qu’on va constater prochainement au Sénégal dans le programme national de développement des pôles agricoles. Un programme prêt à développer une Agriculture extensive qui va exproprier les petits producteurs compte tenu de la puissance des industries qui vont le soutenir. Mais le problème selon lui est l’application prochaine de l’intelligence artificielle et même appliquée au niveau des semences. Ce qui va aboutir sur de nouveaux mouvements. Car, les informations séquentielles digitalisées vont envahir le monde semencier et l’on aura plus besoin de la semence physique à cause de l’émergence sur le terrain de semences virtualisées promptes à échapper aux petits paysans. Aussi l’invitation de ces imminents professeurs à la rencontre de Kaolack est un prétexte pour le Tirpaa de secouer l’instrument juridique international qui habilite et reconnaît les droits des paysans à accéder à des semences qui, sans équivoque aucune aidera à protéger les sols.
Abdoulaye Fall