La région de Kaolack comme un peu partout sur les différentes collectivités du pays, a renoué avec la pluie. Durant tout le long du weekend dernier, des pluies intermittentes se sont abattues sur l’ensemble des départements de la région et ont fait un cumul d’un peu plus de 85 mm à Nioro, 61 mm à Kaolack et 51 mm à Guinguinéo. Ainsi suite à une pause de près de quatre (4) semaines et qui commençait à semer l’inquiétude au sein d’une grande partie des producteurs ayant déjà semé leurs graines, l’espoir s’est à nouveau installé en faveur de ces paysans qui commençaient déjà à peaufiner de nouvelles stratégies d’adaptation pour sauver les quelques périmètres en germination certes, mais littéralement frappés par ce déficit pluviométrique. Aussi chez les paysans assez avertis et dont les activités de semis ou autres préoccupations du genre ont toujours dépendu des informations météorologiques. En l’occurrence les producteurs qui n’attendent que les directives de la météo pour agir. Ces personnes il faut le dire ont profité de ces trois journées pluvieuses pour mettre à profit leurs semis dont le cycle de maturité est déjà calculé en fonction du temps et de l’espace. Toutefois dans les villes, cette situation est catégoriquement à l’envers, comme d’ailleurs ce que l’on a pu constater à Kaolack où le réveil des niches d’inondation ne s’est pas fait attendre durant ces journées et ces nuits de patauge. Dans des quartiers comme Médina Mbaba, Gawane, Bas Léona, Kanda, Passoires, Sam, parcelles Assainies entre autres, les eaux de ruissellement commencent à monter et beaucoup parmi les riverains n’arrivent pas à fermer l’oeil toute la nuit de peur d’être surpris par un envahissement soudain et la furie des eaux. Un phénomène que les populations ont enduré pendant plusieurs décennies malgré les interminables promesses des décideurs, parfois non tenues, souvent respectées mais à faible échelle. Car le programme de drainage des eaux pluviales porté par “Promoville” et qui devait prendre fin en Juin dernier n’a pas encore fait effet. Surtout dans les quartiers proches des infrastructures comme Gawane ou Kanda qui devaient être les premiers à y bénéficier. Malheureusement une simple visite dans ces périmètres habitables suffit pour se rendre compte des désagréments causés par ces travaux qui font plus inonder ces quartiers que par le passé. Aujourd’hui une seule pluie suffit pour envahir tous ces quartiers qui sont naturellement logés dans des bas-fonds, sur une terre argileuse ou imperméable et prêts à accueillir aisément le ruissellement des eaux du centre ville vers leurs propres périmètres. A eux s’ajoutent les quartiers traversés par le grand canal colonial à ciel ouvert. Ce canal, une sorte de dépotoir d’ordures qui accueille tous les jours d’énormes quantités de déchets produites par les riverains se remplit à chaque pluie et les eaux en découlant finissent régulièrement leurs courses au sein des concessions où elles restent pendant plusieurs jours, voire des semaines. Aujourd’hui dans un contexte où la contamination à la Covid 19 s’amplifie de plus en plus dans le pays, beaucoup craignent que les maladies découlant de ces tas d’ordures, d’eau usée et parfois malpropres et nauséabonde deviennent une source d’aggravation de la transmission rapide du virus de la pandémie.
Abdoulaye Fall