Le syndicat autonome des enseignants du Supérieur (Saes) qui tenait hier une rencontre avec la presse n’est pas du tout content du comportement du Ministre de l’enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), Cheikhou Oumar Hane, et de Mme le recteur de l’Université Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (Ussein) Mme Ndeye Coumba Toure. La raison ! Ces enseignements du Supérieur contatent que les ressources attribuées à l’enseignement au sein des unités de formation et recherche (Ufr) ne répondent plus à l’ampleur des charges et que leur Ministre de tutelle n’a pas respecté les engagements précédemment pris dans ce domaine. Depuis l’ouverture de l’Ussein en 2019, ces enseignements remarquent une progression fulgurante des effectifs d’étudiants qui va certainement atteindre le cap 5000 étudiants avec l’arrivée des nouveaux bacheliers. Mais jusque-là, rien n’a encore été fait pour concevoir ce phénomène en termes de ressources additionnelles. Les 100 Millions de frs alloués chaque année pour la prise en charge pédagogique n’ont guère évolué pendant toutes ces deux dernières années malgré les efforts considérables fournis ça et là par cette Université pour s’ouvrir à d’autres cohortes. Le Saes déplore en outre le non-respect du paiement de salaire aux 15 enseignants-chercheurs ayant été recrutés sur l’instruction du Mesr. Ce qui du coup est assez éloquent pour plomber le maigre budget dont dispose leur institution universitaire. Pour les enseignants de l’Ussein les problèmes auxquels ils souffrent sont aussi imputables à la “gouvernance tatillonne et unilatérale” de l’autorité de l’Ussein. Car trouvent-ils ” l’arbitrage récent sur le budget 2021 montre nettement que la pédagogie n’est guère une préoccupation de Mme le recteur de l’Université. Dans un contexte où les ressources financières manquent de plus en plus, les enseignants disent avoir pensé que la priorité devait surtout aller à la pédagogie, mais à leur grande surprise et déception les fonds ont surtout servi à des dépenses de prestige ou de recrutement d’un personnel sans grand apport dans l’actuel dispositif administratif ou de travail. Un comportement qui de l’avis des membres du Saes, s’est illustré lors de la dernière réunion du Top management dont le but consistait à accorder plus de ressources aux Ufr. Un échec pour eux, car jusqu’à l’heure où l’on parle, aucune Ufr n’a un budget de plus de 35 Millions de frs et que l’ensemble des budgets des quatre (4) Ufr tourne autour de 100 Millions de frs pour une prévision de 1, 8 Milliards. Pour le cas des vacataires qui, en substance assurent 70 à 80 % des enseignements, les ressources allouées pour cette prochaine année académique ne livrent qu’une garantie de deux à trois mois, alors que sur le calendrier les cours démarreront à partir du mois d’Avril prochain.
Abdoulaye FALL